Didier Acouetey : « Le secteur privé africain se débat dans un écosystème peu favorable »
Entretien avec le président du premier cabinet africain de chasseurs de têtes créé en 1996 et désormais implanté dans six pays du continent.
Entretien avec le président du premier cabinet africain de chasseurs de têtes créé en 1996 et désormais implanté dans six pays du continent.
Portraits d'entrepreneurs, de créateurs, d'influenceurs... Des hommes et des femmes aux parcours inspirants, véritables acteurs de l'émergence économique et culturelle du continent africain.Réalisation : Mathilde Lafarge (France,…
Didier Acouetey, fondateur d'AfricSearch, est un consultant en ressources humaines de renom et une figure clé de la stratégie de développement de l'Afrique, servant de réseau de contacts et de défenseur mondial.
Installé sur les Champs-Elysées, il recrute des diplômés africains pour les grandes entreprises qui travaillent sur le continent. Son credo : le salut passe par ces nouveaux entrepreneurs
UN PARI AUDACIEUX Avant de se lancer dans le projet AfricSearch, Didier Acouetey est embarqué par un ami dans la création d’une entreprise d’emballage industriel. Face à ce pessimisme ambiant, nous voulions remettre le capital humain au cœur du développement. Ce sont non seulement des amis et camarades du mouvement associatif, mais surtout des personnes avec qui il partage les mêmes analyses sur les compétences africaines et des certitudes communes sur l’avenir de l’Afrique. Et AfricSearch va buter sur le choc de cette réalité. Il s’agissait de recrutements pour des entreprises.
Le Sommet de Paris est un événement politique visant à financer les économies africaines, mais il est confronté à des défis en raison d'un manque d'acteurs stratégiques et de financement. De nombreuses entreprises africaines, y compris les PME et les TPE, ne sont pas invitées à discuter des solutions endogènes ou des solutions de financement. La crise du Covid-19 a aggravé la situation financière de ces entreprises, et les investisseurs locaux et régionaux jouent un rôle crucial dans la croissance africaine. L'événement n'a pas pour but d'aborder ces questions, mais plutôt de dialoguer avec les entreprises locales et régionales. Le Sommet de Paris visait à mobiliser les États africains et les États membres du G20, en particulier la Chine, pour qu'ils financent des projets industriels en Afrique. Cependant, les conditions de financement sont critiquées car la Chine devient le détendeur de ces infrastructures lorsque les États africains échouent. Les 150 à 200 milliards de dollars de dette africaine proposés sont généralement offerts à des taux concessionnels très bas avec des durées variables. Le New Deal financier annoncé à Paris vise à encourager l'industrialisation par des industriels africains avec des partenaires internationaux. Or, le financement de ces projets est crucial pour le développement économique de l'Afrique et la création de centres de formation professionnelle pour les jeunes entrepreneurs.